Russie
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Scène politique de la Russie

drapo russie

La popularité de Vladimir Poutine en Russie est forte et stable. Il a séduit les Russes par son assurance, son intelligence, son envergure. Pendant sa campagne électorale, quand sa popularité était au plus haut, un groupe de pop a même interprété une chanson ventant les mérites du Président : «Moi, je veux un ‘mec’ comme Poutine, qui ne boit pas, qui me respecte, etc. » Les Russes avaient honte de leur ancien Président qui s’enivrait pendant des sommets et était incapable de tenir une allocution télévisée le soir du réveillon. Et le bilan de Vladimir Poutine est apprécié par la population russe, après des années de transition douloureuse, même si beaucoup d’entre eux vivent toujours mal.

La recentralisation du pouvoir au profit de la Présidence apporte une stabilité politique. Mais l'affaiblissement des contre-pouvoirs rend l'efficacité de la politique menée tributaire des choix du Président et de son entourage.

Bureaucratie puissante qui contrôle la société et l'économie russes, le clan des siloviki (membres de l'ex-KGB) est monté en puissance. Les proches du Président qui ont travaillé avec lui à Saint-Petersbourg ou dans le KGB ont remplacé la « famille » de Boris Eltsine. Les siloviki seraient dix-huit au gouvernement actuel, contre trois sous Eltsine. Ils représenteraient aujourd’hui 25 % de l’élite dirigeante contre 4 % sous Gorbatchev.

Lorsque Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir, il s’est retrouvé entouré dans la Douma par quatre formations parlementaires (dont celle du maire de Moscou), sans les communistes. Ces quatre formations ont formé un bloc politique « pro-Poutine ». Plus tard, le parti présidentiel Edinstvo (Unité) a fusionné avec Régions de Russie en formant le parti actuel du Président Edinaya Rossiya (Russie Unie) qui a triomphalement remporté les élections législatives du 7 décembre 2003.

La défaite des communistes, l’échec presque total de la droite (l’Union des Forces de Droite et Yabloko -la Pomme-) ont assuré au parti du Président la majorité absolue à la Douma pendant quatre ans, jusqu’aux prochaines élections.

 

 

Élections législatives de 2011[modifier]

  • Date des élections : 4 décembre 2011
  • 450 sièges à pourvoir : majorité simple : 226 voix - majorité qualifiée (2/3) : 300 voix.
  • Remportées par Russie unie, parti soutenant Vladmir Poutine avec une majorité absolue de 238 sièges et 49,32 % des voix. Le Parti communiste (KPRF) obtient 19,19 % des voix, le parti Russie juste (SR) 13,24 %, le parti libéral-démocrate (LDPR) 11,67 %, enfin le parti libéral Iabloko 3,43 %4.

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En Russie, une élection présidentielle s'est tenue le 4 mars 20121, afin que les citoyens russes puissent choisir le nouveau président de la Fédération.

Le président sortant, Dmitri Medvedev, n'étant pas candidat, c'est le président du gouvernement russeVladimir Poutine, déjà président de la Fédération de 2000 à 2008, qui porte la candidature du parti présidentiel, Russie unie. Il est réélu par plus de 63 % des suffrages, dès le premier tour2,3, dans un scrutin contesté.

Sommaire

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Contexte politique[modifier]

En 2008, le président de la Fédération sortant, Vladimir Poutine, élu en 2000 et 2004, ne pouvait se présenter pour un troisième mandat présidentiel consécutif. De fait, il prit la décision de soutenir le vice-président du gouvernement, Dmitri Medvedev. Celui-ci est finalement élu dès le premier tour de scrutin, le 2 mars 2008.

Fin 2010, l'hypothèse des candidatures de Poutine et de Medvedev sont l'objet de nombreuses analyses. En mars 2011, selon un sondage du Centre analytique Levada, 27 % des sondés souhaitent la candidature de Poutine, 18 % la candidature de Medvedev, 16 % la candidature des deux et 25 % d'aucun des deux4.

Une électrice allant voter le 4 mars.

Le 26 septembre 2011, au cours d'un grand congrès du parti Russie unie, le président Medvedev propose la candidature de Poutine à la présidence. Celui-ci confirme, quelques minutes plus tard, à la tribune, son intention de concourir pour le Kremlin5,6.

Pourtant, Vladimir Poutine est de plus en plus contesté au sein d'une partie de la population russe7. Et les élections législatives de décembre 2011, fraudées dans certains bureaux de votes8 et contestées par des manifestants anti-Poutine9,10, donnent à la campagne présidentielle une autre tournure. Les experts politiques[Qui ?] s'interrogent alors sur le monopole11,12 du parti présidentiel, Russie unie.

Candidats[modifier]

Pour cette élection, cinq candidats sont en lice  :

Galerie[modifier]

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Résultats[modifier]

Premier et unique tour[modifier]

[d] – [m]
Candidat Parti Voix %
Vladimir Poutine Russie unie 45 602 075 63,60
Guennadi Ziouganov Parti Communiste 12 318 353 17,18
Mikhaïl Prokhorov Indépendant 5 722 508 7,98
Vladimir Jirinovski Parti libéral-démocrate 4 458 103 6,22
Sergueï Mironov Russie juste 2 763 935 3,85
Suffrages exprimés 70 864 974 98,84
Blancs, nuls 833 191 1,16
Participation 71 698 165 65,25
Inscrits 109 880 293
Source: Central Election Commission of the Russian Federation

Vladimir Poutine est élu dès le premier tour avec 63,64 % des suffrages exprimés.

Débats politiques autour des élections[modifier]

A l'occasion des élections législatives russes de 2011 de nombreuses contestations apparaissent et critiquent un nombre important de fraudes8,13,14. Lors des élections présidentielles, d'autres cas de fraudes dans des bureaux sont constatées15,16et contestées par des manifestants anti-Poutine15,7. On voit alors des critiques quant à un certain « monopole de Poutine »17 autrefois vu comme un « monopole de Russie unie »11,12. En conséquence, les partisans et opposant de Poutine s’affrontent à travers de nombreuses « prestations de rue »18.

Depuis la fraude des élections législatives, le mouvement de protestation a connu un essor sans précédent, appuyé par une « nouvelle classe moyenne urbaine et informée »19. Or ce mouvement tendrait à s’essouffler faute d’organisation et d’expression politique20. Les divergences présentes seraient de plus en plus difficiles à surmonter. Néanmoins, la contestation a été marquée par la création d’un Comité d’organisation du mouvement Pour des élections honnêtes2122. Il comporte 15 membres de la société dont le but est de redonner le contrôle aux citoyens sur le déroulement des élections et de laisser s’exercer une vraie concurrence. Cette structure originale souhaite donner une suite aux manifestations historiques des 10 et 24 décembre 2011 dans le cadre des élections présidentielles. Mis à part Vladimir Poutine, les autorités ne sont pas restées indifférentes face à ce mouvement de protestation et le chef de l’Etat, Medvedev, a ainsi annoncé qu’il souhaitait une réforme du système politique russe23.

Mais l’opposition continue de dénoncer le régime comme une « démocratie dirigée »24 où règneraient corruption, stagnation et mauvais niveau de vie. La contestation accuse les autorités russes d’ignorer les besoins fondamentaux de la population, principal reproche fait à Vladimir Poutine.[réf. souhaitée] La question de la métaphore du sablier25, aussi appelée méthode du « grand roque », tirée d’une pratique aux échecs, est également soulevée : les deux hommes forts de la Russie, Medvedev et Poutine, semblent se mettre d’accord pour échanger leur poste de président et de premier ministre.

À l’inverse, Vladimir Poutine est vu par ses militants comme un président visionnaire, acteur du rapprochement avec l’Occident26. Lors de sa campagne, Poutine promet de moderniser la Russie, de diversifier l’économie, d’en faire un pays présent sur la scène mondiale. Il a également promis une hausse des salaires et un budget important pour l’armement. Il a d’ailleurs fait certaines concessions comme l’assouplissement du régime d’enregistrement des partis politiques ou encore l’autorisation des manifestations.

Par ailleurs, ses militants voient en Poutine un homme qui sait rassembler les foules autour de la patrie. En effet, le candidat a choisi de faire son unique meeting le 23 février27, jour du Défenseur de la Patrie et ancienne fête de l’armée rouge28. Lors de ce meeting, il amène à se remémorer la victoire de Borodino des russes sur l’armée napoléonienne. Poutine se veut rassurant, en comparant la Russie à une forteresse assiégée et prenant la position du défenseur. Il défend certaines idéologies29 :

  • Personne ne doit imposer sa volonté à la Russie
  • Les Russes sont un peuple de vainqueurs qui saura surmonter ses problèmes
  • Le bonheur des Russes réside dans leur union
  • Il faut se souvenir de tout ce qui est grand et bien comprendre que la bataille pour la Russie se poursuit

Aussi, en tant que partisans de Poutine, ils espéraient sa victoire lors du scrutin30. Selon eux, la vie sans Poutine serait un « enfer ». La grande manifestation pro-Poutine est ainsi vue comme une réplique face aux manifestations de l’opposition. De nombreux activistes se sont rassemblés sur le mont Poklonnaïa à Moscou afin d’organiser un meeting de soutien au premier ministre candidat31, arborant pancartes et slogans de soutien aux autorités. Mais Vladimir Poutine a aussi reçu l’appui de la jeunesse pro-Kremlin32, principalement présente sur Internet.

Selon Dimitri Oreshkine, membre de la "Ligue des Electeurs" et conseiller auprès du président pour le développement de la société civile et des droits de l'homme, Vladimir Poutine aurait remporté l’élection avec 53 % des suffrages, et non 63 %33,34. Néanmoins, il a fait son plus mauvais score à Moscou, haut lieu de la contestation, avec 48%35. Cette élection, « la plus propre de l’histoire de Russie » selon le nouveau président, est pourtant contestée par l’opposition libérale qui réclame la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel. Une manifestation a eu lieu le 5 avril, dénonçant les ressources de l’appareil d’Etat dont Poutine aurait bénéficié durant la campagne. Ainsi, si sa victoire est remise en cause par un mouvement de contestation sans précédent, ses soutiens restent nombreux.

 

 

 


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