Les différences de mentalité entre les Russes et les Occidentaux sont nombreuses.
Le sens du patriotisme et de l'appartenance à la Russie est ancré dans le cœur de nombreux Russes. Le respect de l'histoire, la fierté de la littérature russe et le souvenir des épreuves traversées durant des événements tels que la Seconde Guerre mondiale renforcent ce sentiment d'unité nationale. Les célébrations et commémorations nationales sont souvent marquées par un profond respect et de l'émotion.
L'argent en Russie possède une symbolique forte. Pour beaucoup, il représente la sécurité, le bien-être et la capacité à subvenir aux besoins de sa famille. Au fil des ans, et notamment après la chute de l'Union Soviétique, l'attitude à l'égard de la richesse et de l'argent a évolué. La réussite financière est souvent associée à l'effort personnel et à la détermination.
Concernant l'identité individuelle, la Russie présente un paysage complexe. Les questions relatives à l'homosexualité sont sensibles. La loi contre la "propagande homosexuelle" adoptée en 2013 témoigne de la position officielle du pays sur cette question. Bien que la société russe soit diverse et que de nombreux citoyens prônent l'acceptation et la tolérance, les défis auxquels sont confrontés les LGBTQ+ restent importants.
En France, en Espagne ou en Allemagne, les problèmes rencontrés par un individu ou une catégorie de personnes peuvent prendre un tour général et concerner la société toute entière. Si une profession mécontente de son sort se met en grève, elle invite d’autres catégories sociaux-professionnelles et plus largement la population à se montrer solidaire. Dans ces pays, personne ne s’étonne de voir, par exemple, les retraités manifester aux côtés des étudiants.
En Russie – où les gens privilégient la structure familiale -, à de rares exceptions près, si un individu n’est pas concerné directement par un sujet, il ne se mobilise pas, ne s’engage pas. Ainsi, les organisations de sensibilisation à l’hémophilie rassemblent-elles essentiellement des hémophiles ou leurs proches ; il en va de même pour les mouvements de défense des droits des handicapés. Les autres aident parfois, mais sans vraiment s’impliquer. « Ce n’est pas mes oignons », « J’ai assez de mes propres soucis » – telle est souvent la réaction des Russes. Seules les questions touchant directement une majorité de gens peuvent provoquer un débat.