Salutations et socialisation avec les Russes

Les relations interpersonnelles et la politesse

Les Russes valorisent la sincérité dans les relations interpersonnelles. Ainsi, sourient-ils quand il y trouvent une raison, les sourires par politesse pouvant être interprétés comme hypocrites.

Certaines manières des Russes peuvent paraître grossières, notamment aux Français. Les Russes ne disent pas merci de nombreuses fois, ne s’excusent pas systématiquement pour avoir marché sur le pied de quelqu’un, ne tiennent pas la porte à la personne qui se trouve derrière.

Les Russes sont directs et honnêtes dans leurs relations avec les autres, tant pour les ententes que pour les conflits.

Comme les autres peuples slaves, les Russes théatralisent leurs relations personnelles, souvent même pour des situations anodines. Beaucoup de Russes ont du mal à retenir leurs émotions. Ainsi, il est courant d’entendre des insultes dans la rue ou dans les transports en commun, d'autant que les Russes parlent fort et aiment exhiber leurs relations (notamment conflictuelles) en public.

Baiser sur la bouche

Symbolique des rencontres de chefs d’État communistes, le baiser sur la bouche n'existe plus dans le protocole diplomatique russe, mais cette pratique est pourtant ancrée dans la tradition slave. Purement formels, totalement désexualisés, les baisers fraternels entre dirigeants communistes — un sur la joue gauche, un sur la joue droite, un dernier sur les lèvres — avaient été popularisés par Leonid Brejnev, dont ils portent encore le nom (« la triple Brejnev »). L’un d’eux, échangé à Berlin, le 5 octobre 1979, entre le chef d’État soviétique et le dirigeant est-allemand, Erich Honecker, a fait le tour du monde, grâce à une photographie du journaliste français Régis Bossu. Onze ans plus tard, l’artiste moscovite Dmitri Vroubel l’a reproduite sur un pan du mur de Berlin, ajoutant une phrase en russe et en allemand : « Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel ». (Mein Gott, hilf mir, diese tödliche Liebe zu überleben).

Loin d’être une invention de l’État athée soviétique, le baiser fait partie, dès l’Antiquité, de la liturgie chrétienne. Le dimanche de Pâques, il est de coutume d’accompagner les paroles : « Christ est ressuscité », d’un chaste baiser sur la bouche, conformément à un passage de la première Épître aux Corinthiens, dans laquelle Saint-Paul incite les croyants à se saluer « par un saint baiser ». En Occident, cette pratique est réservée au clergé dès la fin du IVe siècle, avant de disparaître, soupçonnée de favoriser la débauche.

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