Parcs et jardins de Moscou

Moscou possède une multitude de parcs et jardins. Plusieurs parcs moscovites, dont les résidences des tsars de Kolomenskoïé et de Tsaritsyno, offrent des panoramas exceptionnels pour les promenades et les séances de photos.

Ceux-ci ne sont toutefois pas toujours parfaitement fonctionnels, la faute à la faible qualification des employés des services communaux. Les meilleures idées sont parfois réalisées avec un soin tout relatif.

Histoire des parcs et jardins à Moscou

Au début du XIXe siècle, Saint-Pétersbourg possède son Jardin d’Été, où la noblesse se promène depuis plusieurs décennies, mais Moscou ne dispose pas de parcs ouverts au public. En 1812, l’empereur Alexandre Ier ordonne, dans le cadre de la reconstruction de la ville, ravagée par l’incendie allumé contre les troupes de Napoléon, l’enfouissement de la rivière Neglinnaïa, qui longe les murs du Kremlin, et la construction d’un jardin public à la place. Les travaux sont achevés en 1823. Depuis 1967, le Jardin Alexandre accueille la tombe du Soldat inconnu.

Mais la situation foncière empêche l’apparition de parcs publics : tous les terrains propices à leur aménagement appartiennent à l’élite moscovite. Les successeurs d’Alexandre Ier se désintéressent de la question, et les autorités municipales n’ont ni le pouvoir d’exproprier ni l’argent pour racheter des terrains. Les quelques nouveaux parcs ouverts alors le sont par des mécènes ou des entrepreneurs. Ces initiatives restent rares, et les gens simples, artisans, employés de bureaux, étudiants, ont peu de lieux où se promener. Pour s’aérer, il leur reste les parties de campagne dans les villages alentour.

Moscou grandit. La ville rogne de plus en plus la campagne, et la transformation des champs en parcs aménagés n’est qu’une question de temps. Après la révolution de 1917, la nationalisation de la terre donne une ampleur jamais vue aux politiques d’aménagement. À la fin des années 1920, le terrain situé à l’ouest du pont de Crimée est choisi pour la création d’un gigantesque complexe au sud-ouest de la ville. C’est là qu’a eu lieu, en 1923, la Foire agricole et artisanale panrusse. C’est là que s’étendront désormais le Parc de la culture et des loisirs Maxime Gorki, et son « annexe » boisée, le parc Neskoutchny. Théâtre d’été, saut en parachute et toutes sortes d’attractions font le succès du parc Gorki, qui devient vite un modèle copié dans toute l’Union soviétique.

Un autre grand parc moscovite, le VDNKh, a d’abord été conçu pour accueillir des expositions. À partir de 1939, il reçoit l’exposition soviétique agricole, qui devient rapidement permanente. Dès les années 1950, les badauds viennent moins y admirer les expositions consacrées aux réalisations de l’économie soviétique, que simplement s’y promener.

Enfin, le tableau serait incomplet si l’on n’évoquait pas les forêts situées à la périphérie de la ville, incluses dès 1935 dans le plan général de développement de Moscou. Ces dernières sont partie intégrante du système d’espaces verts qui, des boulevards plantés d’arbres à ces bois plus ou moins aménagés, en passant par les jardins botaniques et le zoo, permettent à la capitale de l’URSS et à ses millions d’habitants de respirer – au sens propre comme au figuré. Ce plan d’urbanisme est encore largement suivi aujourd’hui.

L’histoire moderne des parcs moscovites profite largement de l’héritage soviétique. Au début du millénaire, la mairie de Moscou entreprend de rénover ceux qui existent et d’aménager les pans de nature négligés par les promoteurs immobiliers. Ainsi, dans la seconde moitié des années 2000, de grands travaux sont entrepris dans le nord de Moscou, sur les rives de la Iaouza. Dans les districts de Vladykino, Babouchkino, Sviblovo, les berges de la petite rivière deviennent des lieux de promenade particulièrement agréables.

Le quai de Crimée, où s’étend une partie du parc Muzeon, fait l’objet d’expériences uniques en Russie dans le domaine de la conception paysagère.

Au début des années 2010, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, fait appel à des urbanistes pour donner un souffle nouveau aux infrastructures vieillissantes et démodées des parcs Gorki, Muzeon et Sokolniki.

En 2014, le quai de Crimée (sud-ouest de la ville), où s’étend une partie du parc Muzeon, fait l’objet, lui aussi, d’expériences uniques en Russie dans le domaine de la conception paysagère.

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